Au bout de la route, le déneigeur ne passe plus ; il n’a plus de sel, plus de temps et moins encore de nécessité de poursuivre. Au bout du chemin encore carrossable en quatre-pneus-neige, les traces s’estompent au seuil du bosquet de châtaigniers ; le moteur qui n’a plus rien à gagner s’éteint. Au bout des pieds s’amoncellent les flocons sans pas, sans trace encore. Au bout de ces pas, le jardin veille sous la lune voilée. Au bout des yeux, cette neige fraîche encore lourde finira par mouiller le bas de pantalon ; les rêves de glisse, de Nord, de mots chauds s’ébrouent.
(Début février 2018).